UN PRESIDENT DE PARODIE

HENAUT PRESIDENT, de Michel Muller – 1h40

Le notable de province (Michel Mullet) face au requin de la com' (Olivier Gourmet)

avec Olivier Gourmet, Michel Muller, Robinson Stévenin, Noémie De Lattre

Sortie : mercredi 21 mars 2012

Je vote : sur 5

Quezako ? C’est l’histoire d’un petit notable de province, récupéré par une agende communication, bien décidée à utiliser la présidentielle comme un tremplin pour son image. Thierry Giovanni, son patron, va montrer comment il est prêt à tout les coups pour faire de son candidat peu charismatique un tueur politique.

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Henaut President Bande Annonce (Michel Muller) par Filmsactu

Les raisons de mon scrutin ? Michel Muller avait déjà exploité l’idée en 2007 pour une série de 70 films courts qui avait marqué les esprits et les téléspectateurs de Paris Première à la veille de l’élection de Nicolas Sarkozy. Il reprend donc le même thème pour passer devant et derrière la caméra. Bien sûr, il a le sens des répliques et des situations et les aventures de son candidat ne manque pas de sel au détour d’une scène, y compris dans la séquence -un brin hénaurme quand même- où sa campagne marque le pas quand on découvre la phobie de Hénaut pour les lapins.

Olivier Gourmet dans le tempo

Dans un registre de comédie qui n’est pas le sien d’ordinaire, Olivier Gourmet tire son épingle du jeu et joue, non sans brio, un conseiller en communication aussi veule que mesquin. Certaines de ses répliques touchent au but ainsi quand il lance : « C’est ça mon métier, c’est ça la pub. C’est sale, c’est moche et ça pue. »

Pour autant, la farce ne décolle pas toujours et le côté clown de l’histoire ne tient pas ses promesses, sans doute parce que le scénario accumule plus une suite de sketches qu’une véritable histoire. Michel Mullet fait un constat : « J’aime la politique et je suis avec passion les débats électoraux. Dans le même temps, j’observe la prééminence de la communication qui, depuis quelques années, tend à transformer les candidats de tout bord en bêtes médiatiques. Il faut plaire, séduire, donner du rêve, ce qui paraît assez infantile.  »

Pour dénoncer plus habilement cette dictature du paraître, il aurait fallu un scénario plus ambitieux quand même… D’autant plus que la mise en scène manque de rigueur et Michel Muller semble hésiter en permanence entre plusieurs registres. Dommage car la série m’avait mis l’eau à la bouche et puis, dans le contexte de cette Présidentielle, une bonne satire ne ferait jamais de mal. Surtout s’il y avait un plus de vitriol dans le réservoir…

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