TOUSSAINT LOUVERTURE, de Philippe Niang

Avec Jean-Louis Jimmy, Alissa Maïga, Arthur Jugnot, Pierre Cassignard
Sur France 2, mardi 14 et mercredi 15 février 2012, 20.35
Mon avis : 3 sur 4
Dans une fresque de trois heures, rythmée et claire, Philippe Niang fait revivre l’épopée de Toussaint Louverture, esclave affranchi de Saint-Domingue. Un homme, né en 1743, qui a pris la tête d’un mouvement de libération après la Révolution française avant d’être arrêté par Bonaparte et finir sa vie en prison en France.
Pas facile de retracer la vie de Toussaint Louverture à la télévision car il faut « faire « avec des têtes d’affiche moins connues du grand public. France 2 a le mérite d’avoir donné carte blanche à Philippe Niang pour réaliser la première fiction consacrée à une figure un peu oubliée. Pourtant les aventures de cet ancien esclave mérite d’être racontés. Affranchi par son maître, à la fin du XVIIIème siècle, alors que la Révolution française gronde, Toussaint Louverture a donné naissance à la première république noire avant d’être arrêté en mai 1802 et d’être transféré avec sa femme et ses deux fils en France où il meurt au château de Joux dans le Doubs d’une pneumonie.

En jouant sur un flash-back classique mais habilement mené -un jeune envoyé de Bonaparte tente de confesser ce rebelle pour savoir notamment où il aurait caché un trésor- Philippe Niang raconte par séquences la vie de cet homme que rien de prédestinait à symboliser la lutte contre l’oppression et l’esclavage. C’est le pari réussi de Jimmy Jean-Louis qui porte le rôle de bout en bout avec une ferveur qui ne peut que toucher le téléspectateur.Pour autant, l’acteur reconnaît la difficulté de l’exercice : « J’ai traversé des phases difficiles avec ce personnage car il n’est pas d’une seule trempe : esclave, puis affranchi, général, gouverneur, pour finir seul, faible et amoindri. Il fallait me mettre dans le peau d’une personne différente à chaque étape… »S’initiant au cheval comme à l’art de s’escrimer, le comédien s’en tire avec les honneurs et donne une vraie épaisseur à ce héros détruit par le vent de l’Histoire.

