RICARDO DARIN EN PLEIN CONTE

EL CHINO, de Sebastián Borensztein – 1h33

avec Ricardo Darin, Muriel Santa Ana, Ignacio Huang

Un boutiquier solitaire dont la vie est bouleversée par une vache (Ricardo Darin)

Sortie : mercredi 8 février 2012

Je vote : 3 sur 5

L’histoire ? Débarqué mystérieusement en Argentine, perdu et ne parlant pas un mot d’espagnol, Jun tombe sur Roberto, un quincaillier maniaque et ombrageux, qui le recueille malgré lui. Cet incident bouleverse la vie réglée de Roberto et le conduit à changer doucement de vie.
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Et alors ?

Sur le ton de la fable -une vache tombe du ciel et soudain toute la vie change-  on découvre une étrange histoire qui voit s’unir de façon improbable les destins d’un Chinois et d’un Argentin que tout oppose. Et qui ne se comprennent pas. Cette rencontre-choc permet d’évoquer des sentiments universels : l’abandon, la quête de l’amour, la solitude et l’instinct de survie. Non sans humour, le réalisateur nous conte les aventures de ce duo improbable. Avec, en toile de fond, la société argentine avec les blessures de la guerre des Malouines, les années de la dictature. « Un principe m’a guidé lors de l’écriture de ce scénario et la réalisation de ce film : plus vous vous éloignez de vous-même, plus cela vous rapproche de vous« , dit le cinéaste.

La réussite de ce conte tient beaucoup à la personnalité de Ricardo Darin, célèbre acteur argentin que l’on a vu récemment dans le déroutant Carancho ou encore à l’affiche de Dans ses yeux. Dans le rôle du quincaillier, il fait merveille, passant tour à tour de la tendresse à la colère. D’abord muré dans ses silences et ses certitudes. il parvient, petit à petit, à laisser percer une humanité profonde, un regard bienveillant sur les autres. Et à raconter les drames qu’ils a traversés lui-aussi. De l’ombre du petit appartement triste de Roberto à la clarté de la campagne argentine, cette histoire en forme de défense de la tolérance offre une petite musique qui ne laisse pas indifférent.

Jun (Ignacio Huang) et Ricardo Darin : face à la bureaucratie

L’astuce du réalisateur est de citer, au générique, ces sources pour cette improbable histoire de la vache tombée du ciel. A cet instant, on mesure un atout de plus de l’histoire : nous faire réfléchir aux faits de croire ou non une info. Fût-elle surréaliste. C’est là, tout le charme des faits-divers qui envahissent notre quotidien. Sans que l’on n’en maîtrise parfois les vraies retombées.

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