FELINS, de Keith Scholey et Alastair Fothergill – 1h27
Une histoire racontée par Pascal Elbé
Sortie : mercredi 1er février 2012
Je vote : 2 sur 5
L’histoire ? En Afrique, au Kenya, au cœur du Masai Mara, une célèbre réserve, les animaux vivent libres. Deux clans de lions, mené l’un par Fang, l’autre Kali et ses quatre fils, se disputent la terre au sud et au nord du fleuve, tandis que Sita, très belle femelle guépard, apprend à ses petits à se débrouiller dans la savane. Entre chasse et liens familiaux puissants, on suit sur trois années de tournage, la vie de ces animaux.
J’aime
La beauté des images. Durant tout de film animalier, on en prend plein les yeux tant les images captées du ciel comme au ras du sol sont splendides. Les plans larges d’une savane qui s’éveillent ont de quoi émerveiller petits et grands tant l’immensité de ces lieux offre une indéniable poésie quand la nature dans toute sa majesté s’offre ainsi à la vue. Et puis, il y a de vraies prouesses techniques. Rien que les plans du guépard en train de chasses sont stupéfiants. « Je suis fier des séquences réalisées avec Sita. Les guépards en chasse sont extrêmement difficile à filmer et je crois que nous y sommes parvenus comme personne avant nous. Compréhension du terrain, préparation, positionnement… Il est très difficile de cadrer un guépard en pleine course sans perdre le point mais Sophie Darlington et Simon King ont réalisé cet exploit à plusieurs reprises « note fort justement Alastair Forthergill.
La découverte de rites animaliers. Voir comment un des lions, Fang, parvient à faire reculer un crocodile dans le fleuve en lui faisant face et en rugissant est fascinant. Tout comme lorsque les femelles de son clan s’unissent pour faire fuir l’envahisseur, Kali, qui veut investir leur territoire et déstabiliser le clan des lions.
Le sentiment d’une vie de famille. On est étonné de découvrir à quel point, chez les lions, les liens de sang sont importants. Ainsi une mère s’occupe sans cesse, même quand ils sont adultes, de ses petits. Et la jeune lionne soutient sa mère en fin de vie, quitte à risquer la sienne en s’éloignant du clan. Voir enfin en gros plan les câlins d’une lionne envers son petit est vraiment un spectacle toujours magique.
J’aime beaucoup moins
La faiblesse du commentaire. Toute la fougue et la force de conviction d’un Pascal Elbé ne sauve pas la naïveté du propos et le ton du brin gnangnan. C’est dommage car cela plombe ce beau film et donne un côté rétro, sinon vieillot à l’ensemble. La fraicheur de ton ne doit pas conduire à un vibrato démodé.
Une musique horripilante. Pourquoi gaspiller ses moyens à accompagner les séquences d’une musique dégoulinante, parfois insupportable, où les cordes envahissent l’espace quand ce n’est pas une voix éthérée de cantatrice ? Dans bien des cas, la force du son naturel et des bruits des animaux auraient largement suffi à combler le spectateur.
Pascal Elbé note: « J’ai été bluffé par ce que ces héros shakespeariens vivent, par ce qu’ils affrontent, par ce qu’ils tentent pour réussir à vivre avec leur descendance. Le fait que tout soit vrai, authentique, sans aucun artifice, donne en plus au film une dimension unique. » Bien vu, malgré les réserves que je viens d’exprimer.
