LA LEÇON DE VIE DE CEDRIC KAHN

UNE VIE MEILLEURE, de Cédric Kahn – 1h50

avec Guillaume Canet,Leïla Bekhti, Slimane Khettabi

Sortie : mercredi 4 janvier 2012

Je vote : 4 sur 5

L’histoire ? Elevé dans une famille d’accueil, Yann, cuisinier de son état, tombe amoureux de Nadia, serveuse et mère célibataire d’un adolescent. Ensemble, ils décident de lancer un  restaurant au bord d’un lac. Mais, rapidement, ils sont piégés par le surendettement. Pour s’en sortir,  Nadia file travailler au Canada, confie son fils à Yann et disparaît…

Yann, Nadia et Slimane rêvent d'une autre vie (Guillaume Canet, Leïla Bekhti et Slimane Khettabi)

Et alors ? Cedric Kahn à faire un film léger sur un sujet grave et la description d’un des fléaux de la société actuelle en crise : le surendettement. « Avec la scénariste Catherine Paillé, nous avons inventé une intrigue financière, basée sur le trajet implacable de l’argent, avec en creux, une dénonciation du système libéral et de la brutalité avec laquelle les plus fragiles sont traités » dit-il. Il aurait pu faire un pamphlet lourdingue, chargé de poncifs. Il réussit un petit miracle en abordant la question à travers cette histoire d’amour aussi belle que difficile. Dans la réussite de son film, il y a indéniablement le jeu de comédiens au mieux de leur forme.

Cela faisait longtemps que Guillaume Canet n’avait pas été aussi bluffant devant une caméra. Par petites touches, il parvient à donner vie à ce personnage dur, colérique et d’une droiture sans failles. Malgré les coups du sort, Yann est un mec qui veut marcher droit dans la vie. A cet égard, la scène où il rapporte au magasin les chaussures de sport piquées par Slimana vaut mieux qu’un long discours. Il donne toute la mesure de son talent dans les scènes avec le gamin, ce qui était d’autant plus difficile que Cedric Kahn avait pris le parti de ne pas le diriger. »Par conséquent,  à moitié en improvisation avec lui, il me fallait amener l’enfant à ce qu’on voulait. C’était une épreuve en plus. » Et Canet la passe avec mention très bien…

Face à lui Leïla Bekhti n’est pas en reste, tour à tour rayonnante de bonheur ou marqué par les coups de la vie -et ils sont nombreux dans l’histoire que je me garderais bien de déflorer- notamment dans cet instant de révolte et de peine, le jour où elle n’a pas l’argent pour payer une crêpe à son fils.

Malgré la dureté du thème, Kahn et ses comédiens nous donnent une formidable leçon de vie, sans mièvrerie ni larmes. Un exercice d’équilibriste parfaitement réussi. A voir donc !

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