HELL AND BACK AGAIN, de Danfung Denis – 1h28
Sortie : mercredi 21 décembre 2011
Je vote : 4 sur 5
Quezako ? En 2009, les troupes américaines attaquent le bastion taliban situé dans le sud de l’Afghanistan. Engagé dans ce régiment, le réalisateur Danfung Denis filme les évènements au cœur des échanges de tir. Il suit aussi le parcours d’Harris, jeune soldat de 25 ans, quand il revient, grièvement blessé, dans sa maison de Caroline du Nord. Pour lui, un nouveau combat débute, celui pour retrouver ses capacités, tant mentales que physiques.

Et alors ? Après de telles images et la force du documentaire, on a du mal à rester indifférent à la guerre. Dans le prolongement des grands photographes qui ont montré le vrai visage de la guerre, de McCullin à Nick Ut (la petite fille brûlée au napalm), le cinéaste fait un travail absolument bouleversant.
Il souligne d’ailleurs : « J’essaie de combiner la force de l’image fixe et les nouvelles technologies afin de changer le langage du photojournalisme et celui de la réalisation de films. Au lieu de montrer un aperçu d’un autre monde, je tente d’emmener le spectateur à l’intérieur de ce monde. Je pense qu’en partageant nos expériences, nous construisons une humanité commune. »

On en ressort par indemne d’un tel film qui a reçu le Prix du meilleur documentaire au Festival de Sundance 2011. D’autant plus que les séquences où l’on suit le jeune Harris à son retour au pays sont aussi, sinon plus violentes, que celles des combats proprement dit. Rien que l’échange où un médecin lui lance : « Dans un an, tu pourras repartir tuer des gens » vaut mieux qu’un long discours sur le « comportement primitif qu’est la guerre » pour reprendre la formule de Danfung Dennis. Loin de toute caricature, son film nous saisit par la puissance et cette plongée dans l’intimité d’un militaire marqué à vie. On est bien loin de la fameuse « guerre propre » vantée par les médias, non ?
