LA DELICATESSE, de David et Stéphane Foenkinos – 1h48
avec Audrey Tautou et François Damiens
Sortie : mercredi 21 décembre 2011
Je vote : 2 sur 5
Quezako? Meurtrie par la mort accidentelle de son mari, Nathalie (Audrey Tautou) se plonge dans le travail pour arriver. Un jour, sans qu’elle comprenne pourquoi, elle embrasse fougueusement un de ses collègues, Markus (François Damiens), un homme ni vraiment beau, ni vraiment dans la normes. Le début d’une histoire qui sort de l’ordinaire. Et d’une fable sur l’amour et ses chemins de traverse.

Avec l’adaptation du roman à succès de David Foenkinos (vendu à plus de 700 000 exemplaires), David et Stéphane Foenkinos ont choisi de mettre en face d’Audrey Tautou, parfaite de finesse dans le rôle de Nathalie qui ne parvient pas à faire son deuil, le plus drôle des acteurs belges, François Damiens. Et qui, de film en film, prouve qu’il serait stupide de le réduire aux rôles de comique de service. Il l’avait déjà montré dans Une pure affaire,d’Alexandre Coffre, où il jouait un cadre soudain plongé en plein trafic de cocaïne pour subvenir aux besoins de sa famille.

Dans ce film, on est loin des caméras cachées qui firent son heure de gloire. Les Foenkinos avaient comme tout le monde une image de marque de François Damiens. David confesse : « Physiquement, c’est vraiment le personnage mais j’avais l’image du type des caméras cachées, de l’extraverti, j’avais un doute : Markus est un timide, un discret. Quand on l’a rencontré, cela a été un véritable choc. Il était le rôle. »
Et ce rôle François Damiens le tord à sa convenance, se glissant dans le pull de cet introverti sans se planter. Physique banal, tenues de passe-muraille, il a tout pour ne jamais attirer le regard de Nathalie et pourtant… C’est dans la seconde partie du film, quand il se demande comment elle peut être amoureuse de lui, que François Damiens fait la composition la plus subtile. Soudain, il semble hors du temps, comme un concentré de timidité et de tendresse. Un mec qui ne sait plus s’il faut avancer ou reculer.
En le voyant occuper en douceur cet univers bourré de références aux sixties, on se demande vraiment pourquoi les réalisateurs avaient d’abord pensé pour incarner Markus à une brochette d’acteurs scandinaves….

