TWO GATES OF SLEEP, de Alistair Banks Griffin
avec Brady Corbet, David Call et Karen Young
Sortie : mercredi 14 décembre 2011 -1h28

Je vote : 4 sur 5
Quezako ? Deux frères partent pour un long périple dans le Sud profond des Etats-Unis pour accompagner le cercueil de leur mère et accomplir ses dernières volontés.
Et alors ? D’emblée le spectateur plonge dans un autre monde en découvrant l’univers minimaliste de ce cinéaste né en 1978 en Angleterre et dont l’univers fait penser à celui d’un Tarkovsky. Rien que le début où la beauté des images s’accompagne d’une longue plage de silence entre les deux frères vous saisit. Marqué par la peinture, sa formation initiale, Alistair Banks Griggin signe des plans d’une beauté étourdissante où le moindre détail naturel vous surprend. Le moindre indice de vie nous saisit dans cette plongée dans le sud du Mississippi entre forêt et marais et il restitue une nature aussi palpitante qu’inquiétante alors même que les deux frères s’embarquent dans un long voyage pour enterrer leur mère. On est parfois dans l’atmosphère du Faulkner de Tandis que j’agonise.

Avec l’errance de ces deux frères qui semblent presque hors du temps, et hors des contingences modernes, le réalisateur nous fait ressentir au plus profond ces rites funéraires et une relation autour de la mort que la société actuelle s’emploie à nous faire oublier. C’est un film austère, difficile mais d’une beauté formelle absolue. Un cinéaste à suivre dans tous les cas qui utilise aussi la musique comme acteur du film avec des envolées de cordes qui magnifie les images de cette longue marche vers l’au-delà… 

difficile de ne pas penser en te lisant au Dernier voyage de Tanya, de Aleksei Fedorchenko. Très belle traversée de la Russie par deux hommes qui conduisent vers sa dernière demeure, dans un rite propre à leur tribu (Meria), la dépouille d’une femme, épouse de l’un, maîtresse de l’autre.