A FOND… LA CAISSIERE !

LES TRIBULATIONS D’UNE CAISSIERE, de Pierre Rambaldi – 1h42

Avec Déborah François, Elsa Zylberstein, Nicolas Giraud, Firmine Richard

Sortie : mercredi 14 décembre 2011

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Quand les caissières se déguisent pour mieux vendre

Quezako ? Pour Solweig, caissière dans un supermarché en bordure de ville, la vie n’est pas vraiment rose. Elle garde sans doute le moral grâce à son  blog où, anonymement, elle raconte sa vie ordinaire face à des clients pas toujours plaisants. Le soir où, sous la neige, elle croise la route de Charles, son destin peut-il changer ?

Et alors ? Voilà l’adaptation de l’histoire vraie d’Anna Sam, auteure du blog et du livre à succès qu’elle tira de ses aventures. Un bouquin où elle racontait, non sans humour, une vie de chien. Et décrivait de l’intérieur une profession où l’on exécute 8200 mouvements de doigt par heure avec toujours la même dextérité et où l’on soulève 800 kilos d’articles par heure.

Restait à transposer ces saynètes dans un récit qui se tienne. Pierre Rambaldi et son scénariste Michel Siksik s’en tirent bien en racontant la vie des caissières, en dévoilant leurs galères… Le réalisateur note : « C’est en  incarnant les personnages que j’ai pu amener du romantisme et de la féerie dans l’image et, c’est par le conte que j’ai pu aborder la comédie sociale. »


Restait à montrer que, s’il y a conte, avec une belle histoire d’amour, c’est aussi un conte cruel de la vie moderne. Où des caissières sont montrées du doigt par cette mère de famille qui menace sa fille d’un : « Si tu n’es pas sage, tu finiras comme la dame… ». Où, elles sont sous la coupe de petits chefs qui portent leur pouvoir comme un encensoir, doivent se déguiser pour la mode commerciale d’un jour. Cela permet aussi au réalisateur de signer quelques séquences où l’humour tempère la critique sociale (et lui donne sûrement plus de force) : ainsi quand ces dames se déguisent en abeille et Firmine Richard, ça fait un sacré frelon !

Déborah François n'en fait pas des caisses

La réussite de cette comédie tient enfin dans le casting. Au premier rang, Déborah François a toute la fraîcheur pour jouer cette jeune femme aussi romantique que combattive. Un personnage lumineux qui lui permet de changer de registre avec brio. Elle dit : « C’est important d’être conscient qu’il y a des gens qui font ce métier depuis des années pour un salaire dérisoire et qu’on ne voit jamais car ils sont devenus totalement « transparents ». Ce sont donc des problématiques qui me touchent de près même si je ne cherche pas à être porte-drapeau de quelque mouvement que ce soit. Je pense seulement que c’est une bonne chose de faire ce type de constat de temps à autre. »

Pas mal de sortir une telle histoire à la veille des fêtes. Ainsi, bien des gens regarderont sans doute autrement les caissières quand ils devront vider leur caddie devant elles… Pour autant, cette comédie sur fond de morale civique n’évite pas la naïveté et la mise en scène n’est pas d’une originalité tonitruante.

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