LES REVOLTES DE L’ÎLE DU DIABLE, de Marius Holst
Avec Stellan Skarsgârd et Benjamin Helstad

Sortie : mercredi 23 novembre 2011
Je vote : 3 sur 5
Quezako ? La Norvège au début du 20ème siècle. De jeunes délinquants évitent la prison en étant enfermés dans une maison de redressement sur l’île de Bastøy. L’abus d’autorité des gardiens conduit à un mouvement de révolte.
Et alors ? Inspirée d’une histoire vraie, ce film d’un réalisme brutal qui confère une violence brutale à certaines séquences surprend par sa beauté formelle. Le décor hivernal et les paysages glacées confèrent une atmosphère dure et froide -sous une lumière laiteuse, parfois éblouissante – au récit de cette révolte d’enfants perdus. Le metteur en scène note fort à propos : « Il fallait qu’on transpose cette sensation de froid sans trop verser dans la stylisation »
En fait situé en Estonie, à deux heures de Tallinn, la capitale, cette île renforce le sentiment de solitude des « héros » de ce drame. Ainsi, quand la femme du directeur , qui rêve d’échapper à cet univers oppressant, promène son chien sur la plage et jette des regards inquiets au monde alentour. Jouant habilement d’un crescendo dans la tension, Marius Holst parvient à créer un malaise indicible d’un plan, d’un mouvement de caméra. Incarnant le rebelle face à un système barbare -où la torture n’est pas absente- Numéro 19 (l’étonnant Benjamin Helstad qui fait ici ses grands débuts) parvient à exister par petites touches. Récemment vu dans le déroutant Un chic type, Stellan Skarsgârd prouve, une fois encore, qu’il est un des grands acteurs suédois du moment. On se souvient encore de sa prestation dans Breaking The Waves (1996), de Lars Von Trier où il incarnait le mari d’Emily Watson.

Avec des thèmes universels qui permettent à tout un chacun de se retrouver dans l’histoire, ces Révoltés de l’île du diable est un film qui ne laisse pas indifférent et ne joue pas que sur la corde du désespoir. La bonne idée est de montrer les deux principaux protagonistes du film qui s’entraident par l’écriture. Ou l’évasion par les mots quand l’horizon est barré de violences et de neige. Original et fort.
