UNE VITA TRANQUILLA

de Claudio Cupellini
Sortie : mercredi 3 août 2011
Je vote : 4 sur 5
Quezako ? Rosario Russo, un restaurateur de 50 piges, d’origine italienne, vit depuis douze ans en Allemagne où il dirige un hôtel-restaurant au cœur de la campagne avec sa femme Renate, son ami Renate. Il a un fils Mathias. Cette vie trop tranquille, réglée comme un menu du jour de l’an, prend un virage périlleux le jour où deux jeunes italiens de ses connaissances débarquent pour un court séjour…
Et alors ? S’il est pris d’interprétation mérité – il l’a reçu au Festival international 2010 du film de Rome- c’est bien celui de Toni Servillo, absolument époustouflant dans l’économie de son jeu. Il campe avec une infinie justesse ce père déchiré par des sentiments ambigus le jour où son passé -trouble- le rattrape. Son jeu et l’intrigue du film sont d’autant plus prenantes que l’action se passe dans un quotidien d’une banalité absolue entre engueulades de cuisine, préparation des réceptions et autres activités classiques d’un restaurant. Qui plus est, le cadre de cet hôtel paumé sur une route en

pleine campagne renforce encore la tension dès lors que Claudio Cupellini décide de durcoir l’atmosphère à petites touches de mouvements de caméras ou de dialogues qui se resserrent… Alors éclate la violence d’autant plus forte qu’elle survient dans un monde ouaté à souhait comme coupé de la réalité avec cette forêt qui confère à l’ensemble un climat de conte.
Loin d’un énième sujet sur fond de réglements de compte mafieux, le film ,qui se joue des langues et des accents, offre une dimension européenne à son propos sur la culpabilité, la paternité et la violence d’une société qui se désagrège. D’autant plus que la cellule familiale a explosé. Evitant tous les pièges du mélo lourdingue, du pathos, Une vita tranquilla tient son public en respect jusqu’à la dernière image. Et le jeu de Toni Servillo n’y est sûrement pas étranger.
