Une nuit, une femme, une ville

LA MUJER SIN PIANO

de Javier Rebollo

Sortie : mercredi 13 juillet 2011

Je vote : 4 sur 5

Quezako ? Une quinquagénaire semblable à tant d’autres femmes décide une nuit de fuir la routine de sa vie et de partir découvrir le monde et ceux qui vivent la nuit. Au terme de ce périple que va t-elle faire ?

Une femme, un homme, la nuit... (Carmen Machi et Jan Budar)

Et alors ? Selon la maxime populaire, la nuit tous les chats sont gris. Le film de Javier Rebollo et les errances noctambules de Rosa (Carmen Machi) le prouve : la nuit, pour peu que l’on y prête les yeux -et les oreilles- rien ne ressemble à rien. Sinon, le côté scène de théâtre que confère l’absence de soleil au moindre coin bercé de lumière. Le film de Javier Rebollo n’aurait sans doute pas déplu à un André Breton, fasciné par les univers noctambules, les rencontres improbables, ces petits riens qui signifient tant… Avec, en petite musique interne, ces acouphènes, sifflements que le personnage principal entend sans arrêt dans ses oreilles.

Une femme au bout de la nuit (Carmen Machi)

La force de cette histoire est qu’elle montre, fait ressentir, sans jamais donner de piste : nous sommes à côté de Rosa, comme de paisibles voyeurs, dans ces errances nocturnes avec la rencontre-clé de l’immigré tchèque campé par Jan Budar.

« Je ne voyage pas beaucoup, et il ne m’arrive jamais rien d’extraordinaire… mais je suis dans le monde, je vis dans un quartier, je vais dans des bars et je prends les transports en commun. Et j’ai énormément de tendresse pour les petits personnages, insignifiants, gris comme moi, j’aime à les regarder, observer leurs mouvements…« , dit Javier Rebollo. Avec La Mujer Sin Piano, porté par l’interprétation retenue de Carmen Machi qui jouait déjà dans son premier film, Ce que je sais de Lola, il donne une vraie épaisseur à toutes ces silhouettes sorties de l’ombre.

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