I’M STILL HERE
de Casey Affleck
Sortie : mercredi 13 juillet 2011
Je vote : 3 sur 5
Quezako ? Juste après avoir conclu le tournage de Two Lovers, de James Grey, le comédien Joaquim Phoenix annonce aux médias en octobre 2008, qu’il veut arrêter sa carrière pour devenir musicien et… rappeur. La caméra de son beau-frère, Casey Affleck, le suit dans sa nouvelle vie qui tourne à la descente aux enfers…
Et alors ? S’il y a bien un film ovni, c’est bien cet étrange objet devant lequel le spectateur se demande jusqu’au bout s’il est face à la vérité ou aux mensonges. Surtout, le premier film de Casey Affleck est une chronique décapante sur les rouages de la vie d’artiste, ses dérives et ses violences. Loin du rocker sec de Walk The Line, en 2006, superbe biopic sur Johnny Cash, Joaquim Phoenix ose se montrer dans cette comédie grinçante comme peu d’acteurs ose le faire : à poil. Dévoilant le mal être de l’acteur caméléon dans des formules qui sonnent : ainsi quand il dit « ne plus vouloir être un robot qui répète ce qu’on lui dit. »

Dur avec le milieu du cinéma -ses parasites, ses fans collant comme du chewing-gum, ses délires nocturnes- le film n’est pas plus tendre non plus avec celui de la musique. Comme si la vie d’artiste était un gigantesque miroir aux alouettes. Ce portrait d’un acteur à la dérive est au final touchant surtout que, jusqu’à la dernière image, on ne parvient pas à démêler le vrai du faux. Ce n’est pas le moindre mérite de cet opus original… mais très déroutant.Enfin, si l’on connaissait la valeur de Joaquim Phoenix, méconnaissable ici avec son look de chanteur de ZZ Top, on découvre en Casey Affleck, une graine de réalisateur à suivre.
