Fiche technique
UNE SEPARATION d’Asghar Farhadi
Sortie : 8 juin 2011
Je vote : 4 sur 5

Quezako ? A Téhéran, un homme et une femme qui rêve de partir vivre à l’étranger décident de se séparer. Lui, Nader, a la charge de son père, frappé de la maladie d’Alzheimer : il est contraint d’engager une garde à domicile pour s’occuper du malade. Il ignore qu’elle est enceinte et a accepté ce travail sans l’aval de son mari, un être instable… Une situation qui, incident oblige va conduire Nader au tribunal.
Et alors ? Une fois encore, le réalisateur d’ A propos d’Elly signe un film fort qui a remporté trois prix amplement mérités au dernier Festival de Berlin. L’histoire de ce couple doit être assez symbolique de la vie d’un certain nombre d’Iraniens pour peu qu’ils aient assez d’argent pour envisager de filer vivre à l’étranger et échapper au système de plus en plus répressif de l’Iran. Pointant du doigt le système judiciaire iranien, sa bigoterie, Farhadi réussit à tirer de ce scénario ancré dans la réalité de son pays une histoire qui touche à l’universel. D’autant plus que le nœud de l’histoire, c’est ce personnage du père qui plonge graduellement dans les silences de la maladie d’Alzheimer. Usant d’une dramaturgie subtile et rodée, se jouant d’un scénario plus complexe qu’il n’y paraît d’abord, le cinéaste parvient à faire de chaque scène un moment incontournable.

Avec un art consommé de la direction d’acteurs. Il explique : « Ma méthode consiste à m’adapter chaque acteur, sa manière d’être et à son propre fonctionnement. Mais, ce qui ne varie pas, ce sont les répétitions auxquelles j’attache une grande importance. » Une façon de faire payante : Leila Hatami et Peyman Moadi ont raflé les ours d’argent de meilleure actrice et de meilleur acteur au Festival de Berlin. Bref, un seul conseil : courrez voir ce film !

"Le conflit éclate entre deux entités positives, et j'espère que le spectateur ne souhaitera pas que l'une triomphe au détriment de l'autre."
