GIANNI ET LES FEMMES

de Gianni Di Gregorio
Sortie : mercredi 1 juin 2011
Je vote : 2 sur 5
Quezako ? La soixantaine bien portée, Gianni est le dévouement personnalisé. A sa femme, à sa fille et surtout à sa vieille mère, une noble déchue, égoïste, et qui vit au-dessus de ses moyens. Le jour où son vieil ami, Alfonso lui ouvre les yeux, en lui racontant que tous les hommes de sa génération ont une maîtresse, Gianni tente de changer le sens de sa vie… Pour autant, l’aventure est-elle facile à vivre?
Et alors ? En 2009, son premier long métrage, Le Déjeuner du 15 août avait créé la surprise – avec son atmosphère à la Woody Allen- et rencontré un succès inattendu. D’autant plus qu’il essayait de produire ce film depuis dix ans : l’histoire de la vie d’un quinquagénaire, dévorée par une mère abusive et ses amies octogénaires. Il avait fallu Matteo Garrone, jeune réalisateur voulant porter à l’écran Gomorra, le best-seller sur la Camorra, et dont Gianni Di Gregorio co-signa le scénario, pour lui ouvrir enfin des portes des producteurs.
Avec ce Gianni et les femmes, le cinéaste s’inscrit dans une suite autobiographique. Il se glisse avec un charme indéniable dans la peau de ce bonhomme timide, gauche et un peu paumé dans l’existence et qui peut faire sienne la remarque du cinéaste ; « Il y a un âge où on devient transparent. Les femmes ne vous regardent plus… »

De cette histoire, on goûte une certaine cruauté des relations humaines avec la figure centrale de la mère, possessive, qui boit du champagne millésimé avec ses copines en claquant des fortunes chez le traiteur. Une mère, campée comme dans le premier opus, par l’extraordinaire Valeria DeFranciscis, 95 ans! Comme on sourira à la séquence où les deux amis invitent deux belles nanas au restaurant pour les voir filer dans un taxi le déjeuner tout juste fini. De cette chronique douce-amère du temps qui passe se dégage un charme désuet. Mais, le rythme très lent et la mise en scène sans vraies aspérités dérouteront, c’est sûr, un public plus jeune.
