Cirkus Colombus
- Le bonheur est-il soluble dans la guerre? Miki Manojlovic et Mira Furlan (son ex-femme)
Sortie : 23 mars 2011
Je vote : 3 sur 5
Quezako ? 1991 en Bosnie-Herzégovine, alors que le communisme s’effondre. Avec la belle Azra, Divko revient dans son petit village natal, après vingt ans d’exil en Allemagne, et les poches pleines de Deutschemarks. Il veut retrouver son fils Martin qu’il n’a jamais connu et commence d’abord parexpulser de la maison familiale son ancienne femme. Mais, les choses ont bien changé et le présent ne ressemble plus vraiment à celui dont il rêvait dans son exil allemand.
Et alors ? Depuis le remarquable « No Man’s Land », le réalisateur retrouve avec bonheur ses racines yougoslaves en replongeant dans les blessures d’une guerre qui a marqué la démantèlement de l’ex-Yougoslavie. Toute la grâce du style de Tanovic, c’est d’osciller en permanence entre le rire et le tragique. A cet égard, le personnage de Divko est exemplaire. Campé par Miki Manojlovic -il était le père dans « Papa est en voyage d’affaires », de Kusturica- il est tour à tout comique et pathétique. Rien que sa relation avec son chat vaut l’arrêt sur images. Sans jouer de la démesure et du baroque d’un Kusturica justement, Tanovic tricote une belle histoire que l’on sent nourrie de souvenirs personnels. Et c’est justement, par cette dimension humaine, qu’elle prend toute sa saveur malgré quelques invraisemblances dans le déroulement du récit, voire quelques longueurs dans la dernière partie où la guerre civile commence à gronder. Et puis, il offre à Miki Manojlovic, bien entouré au demeurant, un de ses rôles les plus forts. F.C.
INFO +
« Pendant longtemps, la période qui a précédé la guerre appartenaità une vie dont je ne me souvenais pas. Quand j’essayais d’y penser, je me trouvais confronté à un trou de mémoire… » -Danis Tanovic
TRAVELLINGUE 