Autant Camille Cottin -qui n’en rajoute jamais dans le personnage de cette jeune femme désorientée dans ce pays dont elle n’a pas les codes et découvrant un autre visage de son ancien mari – que la grande actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi portent de bout en bout ce récit hanté par le passé et la guerre. Un drame personnel dans lequel l’humour n’est pas absent avec, par exemple, la séquence irréelle du passage de frontières où un soldat entonne en guise, de chanson d’accueil, La Marseillaise.

Si l’on est parfois un peu perdu dans cette histoire de guerre fratricide et de frontières, la réalisatrice arrive à embarquer son monde par petites touches de séquence en séquence, avec dans un récit très réaliste rythmé de la présence fantomatique d’Arto qui n’en finit pas de hanter tous les protagonistes. « Son mystère reste entier après sa disparition », dit la cinéaste.

Évocation des blessures nées de la guerre en Arménie et le conflit du Haut-Karabagh en 2020, ce récit dégage une atmosphère certaine. Et renvoie à bien d’autres guerres locales dont les échos nous parviennent régulièrement.