De manière très symbolique, les réalisateurs utilisent le « tube » de Mano Chao, Desaparecido, pour accompagner une séquence centrale : « On m’appelle le disparu/ Celui qui arrive, s’en est déjà allé/ Aussitôt arrivé, aussitôt parti… » De fait, on ne comprend pas toujours ce qui motive les errances de Laurent qui va de logis en logis, aide contre hébergement une vieille paysanne qui vit seule dans un village conduisant à la station de ski, commence une idylle avec Farès, un jeune photographe du cru. Pour autant, Baptiste Perusat, silhouette à la Tati, habite joliment son personnage, avec une grande économie de mots et de geste, comme s’il ne savait pas où se situer dans l’absurdité de la vie.
L’écueil d’une telle démarche et de construire une histoire avec un certain dynamisme alors même qu’elle évoque les petits riens d’une vie banale. De fait, et même si mélanger acteurs confirmés et non professionnels confèrent un réalisme certain à l’histoire, même si certains moments (notamment ceux avec la mère célibataire et son fils, barré) sont touchantes, on a du mal, in fine, à être touché par ces errances existentielles car l’histoire finit par tourner en rond.
