1962 est aussi une année importante pour Chris Marker : c’est l’année du tournage du Joli moi de Mai, qu’il a coréalisé avec Pierre Lhomme. Évoquant aussi bien les ramifications familiales que le soutien aux militants du FLN, ce documentaire est aussi la recherche d’une ombre, celle mystérieuse d’un cinéaste secret qui se fond dans le décor et qu’on aperçoit, juste, au détour d’un plan en train de filmer une manifestation funèbre.

Assumant le fait de « se mettre dans les pas » de Chris Marker, Dominique Cabrera signe un moment fort de cinéma dont elle montre la puissance quand il s’agit de fixer le temps pour « arrêter » son inéluctable fuite. Elle commente : « La disparition et la mort sont au cœur de « La Jetée ». J’ai pensé que c’était aussi le sujet de mon film, le temps qui passe. »