Cela donne la séquence surréaliste où un groupe de parents musulmans très religieux soumet à l’enseignante et à la directrice la liste d’auteurs supposés homosexuels et qu’il ne faut pas étudier en cours…
Face à cette cabale obscurantiste, la professeur de français fait front, elle qui est musulmane mais défend le principe de laïcité, soutenue dans son combat par son mari (le toujours très juste Johan Heldenberg). Elle est campée avec brio par Lubna Azabal, que l’on sent portée par ce personnage de femme courageuse, vibrante d’indignation, malgré les menaces dont elle est victime, comme son élève, via les réseaux sociaux. Face à elle, Fabrizio Rongione campe ce prédicateur salafiste féroce qui se cache derrière une apparente respectabilité, jusqu’à ce que le vernis craque et qu’il montre son vrai visage, d’inquisiteur inquiétant.
La force d’un tel opus, d’une telle histoire s’attaquant à l’autocensure, est qu’il provoque la réflexion sur la différence entre la religion et la vie, sans donner du grain à moudre à des quelconques idéologues d’extrême droite. Il pose aussi clairement la question que la foi n’a pas à avoir une place prépondérante dans une éducation dite « laïque ».
