Possédant une maison dans le sud de la France depuis 1993, John Malkovich, acteur méticuleux s’il en est, a pris comme répétitrice la propre fille du réalisateur, pour peaufiner répliques et dialogues. « C’était un travail énorme, un grand challenge, mais également un plaisir, dit-il. J’aime travailler. J’étais décidé à atteindre mon maximum dans cette langue. Si je ne le faisais pas sur ce film, alors je ne le ferais jamais »,
S’amusant à capter le choc des contraires, Gilles Legardinier signe une espèce de huit-clos théâtral dans ce vaste château isolé où les personnages semblent coupés du monde et livrés à eux-mêmes. Outre Émilie Dequenne, très convaincante en gouvernante pète-sec, Fanny Ardant campe avec la distance très classe qui est son apanage, cette propriétaire désargentée et qui tente de faire bonne figure en toutes circonstances. Il faudrait encore parler de Méphisto, ce chat royal, autre figure singulière de l’histoire et dont le rôle, malgré l’absence de dialogues, est tout sauf anecdotique.
Si la réalisation est d’un grand classicisme, pas toujours en rapport avec le côté déjanté de l’histoire, si tout n’est pas toujours vraisemblable, le film dégage une originalité certaine dans cette manière d’aborder la perte d’un amour en conservant un certain flegme typique des comédies à l’anglaise.
