La mise en scène est subtile et Virginie Surdej, directrice de la photographie, signe un travail raffiné sur l’image, captant l’atmosphère presque immobile qui règne dans cette échoppe d’un maalem qui fait un travail d’orfèvre sur ses tenues, comme celle d’une sensualité trouble dans le hammam. Au fur et à mesure de l’histoire, la lumière change comme si, symboliquement, le fait de ne plus se cacher met des « couleurs » dans la vie du maître artisan.
Très bien joué, notamment par Lubna Azabal – dont le père, triste coïncidence, était en train de mourir durant le tournage – ce drame est un plaidoyer vibrant pour le respect de l’autre. Il est juste dommage que l’accumulation des malheurs pousse le film du côté du mélodrame, un effet renforcé aussi par sa longueur, alors que bien des séquences exprimaient une approche suffisamment subtile de la situation de ce couple pour ne pas avoir à forcer le trait.
