On sent chez Bertrand Tavernier un vrai plaisir de diriger, au côté de Lambert Wilson – qui campe le Comte de Chabannes avec une belle autorité, y compris dans les scènes de bataille, sèches dans leur violence – de nouveaux visages du cinéma français. Il souligne : « Dirigés ? Je les ai admirés. Je les ai regardés. Ils m’ont inspiré, porté, fait vibrer. J’ai essayé de créer autour d’eux un espace où ils se sentent à l’aise, de les rendre contemporains de l’époque.«
De fait Mélanie Thierry joue avec beaucoup de doigté cette jeune femme confrontée à la passion et qui doit composer avec une société des plus patriarcales, tiraillée entre le devoir et le désir. Quant à Gaspard Ulliel (qui campe le duc de Guise) et Raphaël Personnaz (le Duc d’Anjou), ils ont aussi au diapason de l’histoire. C’est Grégoire Leprince-Ringuet qui semble un peu dépassé par son personnage et pas vraiment en phase avec cette époque.
Avec ce film, Bertrand Tavernier signait une adaptation honnête du roman même si la réalisation reste un peu trop classique et les dialogues trop écrits pour lui insuffler pleinement de la vie.
