Une femme dans la tourmente

Cinéma-Actualités


LA VOIX D’AÏDA, de Jasmila Zbanic – 1h44

Jasna Duricic, une mère-courage au côté du colonel de l’ONU (Johan Heldenbergh).

Avec Jasna Duricic, Izudin Bajrovic, Boris Ler

– Sortie : mercredi 22 septembre 2021

Mon avis : 4 sur 5

Le pitch ?

Srebrenica, juillet 1995. Modeste professeure d’anglais, Aida vient d’être réquisitionnée comme interprète auprès des Casques Bleus, stationnés aux abords de la ville. Leur camp est débordé : les habitants viennent y chercher refuge par milliers, terrorisés par l’arrivée imminente de l’armée serbe. Chargée de traduire les consignes et rassurer la foule, Aida est bientôt gagnée par la certitude que le pire est inévitable. Elle décide alors de tout tenter pour sauver son mari et ses deux fils, coincés derrière les grilles du camp.

Ce qui touche dans ce film ?

Après Sarajevo mon amour, en 2006, c’est le retour de la réalisatrice Jasmila Zbanic : dans ce précédent opus, elle évoquait les blessures non refermées de la guerre en ex-Yougoslavie. Cette fois, elle signe un récit parlant d’un des drames les plus marquants de ce conflit : le massacre de plus de 8 000 habitants de Srebrenica, ville située à l’est du pays et où 8 000 habitants ont perdu la vie. La réalisatrice raconte : « Pendant le conflit, Srebrenica a été déclarée par l’ONU « zone de sécurité » pour les civils et les habitants. Pourtant, quand les forces bosno-serbes ont envahi la ville en juillet 1995, les Casques bleus, désarmés, qui avaient sollicité le soutien de l’ONU à New York ont été totalement livrés à eux-mêmes avec la population. Le sentiment de sécurité et la confiance dans des institutions comme l’ONU ont été réduits à néant, des milliers de gens sont morts et bien plus encore les ont pleurés. À titre personnel, Srebrenica occupe une place particulière, parce que j’ai survécu au siège de Sarajevo et qu’on aurait facilement pu finir comme Srebrenica.« 

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