MELTEM, de Basile Doganis – 1h27
Avec Daphne Patakia, Rabah Naït Oufella et Lamine Cissokho
Sortie: mercredi 13 mars 2019
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Un an après la mort de sa mère, Elena, jeune Française d’origine grecque, retourne dans sa maison de vacances sur l’île de Lesbos. Elle est accompagnée de ses amis Nassim et Sekou, deux jeunes banlieusards plus habitués aux bancs de la cité qu’aux plages paradisiaques. Mais les vacances sont perturbées par la rencontre avec Elyas, jeune Syrien réfugié depuis peu sur l’île, qui fait basculer le destin d’Elena et de ses amis.
Ce qui touche dans ce film ?
Empruntant son titre au vent du Nord qui souffle en été entre Grèce et Turquie – un vent aussi dangereux qu’imprévisible – Meltem porte bien son nom et montre bien comment l’arrivée massive des migrants chassés de leurs pays – la Syrie notamment – par des conflits sanglants. Si le film débute sur une situation un peu caricaturale – le duo de banlieusards débarquant à Lesbos avec leur amie qui a la double nationalité et vient liquider la maison de sa mère avec laquelle elle était en conflit – l’histoire change vite de braquet et multiplie les pistes de lecture intéressante : les relations des familles recomposées, la séduction, le soutien aux migrants…
Tournant là son premier long métrage, Basile Doganis souligne fort justement : « Meltem emprunte à la fois au drame familial, à la comédie romantique et au film de vacances, sur fond de crise politique, économique, migratoire – et identitaire.et c’est aussi un film d’apprentissage dont les protagonistes finissent par entrer dans l’âge adulte non seulement à travers les aléas de l’amour, mais aussi par l’expérience de la perte et du deuil. »
Non dénuée d’humour – les relations entre Nassim et Sekou donnent lieu à quelques échanges verbaux savoureux, tout comme leur absence de compréhension de la langue grecque – Meltem a un atout, celui d’évoquer légèrement des sujets lourds et graves. Au passage, il montre bien comment les autorités locales sont sensibles à certaines influences quand il s’agit de fermer les yeux sur certains agissements…
C’est ce mélange des genres qui apporte une touche originale à un film au demeurant de facture classique. « Toute situation, même grave, même dramatique, a selon moi un potentiel comique. ce n’est pas un hasard si les enterrements sont souvent ponctués de fous- rires. pour restituer la complexité des situations, je préfère l’hybridité des registres à la pureté des genres« , ajoute Basile Doganis.
En prime, le trio de jeunes comédiens jouent avec un bel équilibre ses copains qui vont, parfois, traverser quelques coups de tempête. Un premier film prometteur…
