LA FIANCÉE DU DÉSERT, de Cecilia Atàn et Valeria Pivato – 1h18
Avec Pauline Garcia, Claudio Rissi
Sortie : mercredi 13 décembre 2017
À mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Teresa, 54 ans, a toujours travaillé au service de la même famille jusqu’au jour où elle est contrainte d’accepter une place loin de Buenos Aires. Elle entame alors un voyage à travers l’immensité du désert argentin, et ce qui semblait être le bout du chemin va s’avérer le début d’une nouvelle vie.
Ce qui touche dans ce film ?
Une histoire simple. Dans le portrait de cette femme humble, et dont la perte d’un sac va bouleverser ce voyage banal en diable pour aller chez ses nouveaux patrons, le désert joue le rôle d’un révélateur. Avec, face à Teresa, le personnage massif, chaleureux mais aussi étrange, voire inquiétant de Gringo. Les réalisatrices soulignent : « Le monde de Gringo se résume à son camion, et face au désert aride, il constitue une figure à la fois rassurante et inquiétante et c’est ce paradoxe qui fascine Teresa »
Petit à petit, cette femme, économe des mots aussi bien que dans l’expression des sentiments, va se révéler à elle-même par ce voyage dans le camion du marchand ambulant. Et, au final, le film offre une leçon d’optimisme à ceux qui croient que, seule, la jeunesse permet de se remettre en question et de rebondir. Le sanctuaire abrité par ce désert devient alors un cadre presque « miraculeux » pour Teresa
Un duo parfait. Pour tenir le spectateur avec un road movie sentimental, il fallait des acteurs aussi sensibles que justes. Pari gagné avec Pauline Garcia et Claudio Rissi. Celui-ci incarne parfaitement le personnage du marchand très latino-américain, tour à tour séducteur mais qui reste inquiétant avec son physique carré et sa rondeur. Face à lui, Pauline Garcia (on se souvient de sa prestation dans Gloria, de Sebastián Lelio en 2013) fait un parcours sans fautes en parvenant donner un sens au plus petit geste de Teresa, ainsi quand elle dénoue lentement sa coiffure, laissant sa belle chevelure libre, comme le symbole d’une sensualité retrouvée.
Cette Fiancée du désert est une belle histoire, réalisée avec beaucoup de tact par le duo des réalisatrices qui ont pu compter sur le beau travail de Sergio Armstrong, le directeur de la photo. Un film poétique et tendre.
