ARLETTY, UNE PASSION SOUS L’OCCUPATION

TELE

074688ARLETTY, UNE PASSION COUPABLE, téléfilm d’Arnaud Sélignac – 1h30

Avec Laetitia Casta, Ken Duken, Marie-Josée Croze

Diffusion : mercredi 4 mars, 20h50 sur France 2

Je vote : 3 sur 4

L’histoire ?

L’histoire d’amour de la grande comédienne populaire avec un jeune officier allemand, Hans Jürgen Soehring, durant l’Occupation.

Et alors ?

Avec ce téléfilm, Arnaud Sélignac revient sur une période troublée de la grande comédienne qui avait connu une belle célébrité par ses prestations remarquées dans Hôtel du Nord et Fric-Frac. Marquée 208089à jamais par la mort, le premier jour de  14-18, de son amoureux, qu’elle surnommait Ciel (à cause de son regard bleu), Arletty vouait une haine aux guerres. En restituant avec précision une époque par la beauté des costumes et des décors, le cinéaste nous fait revivre cette passion sulfureuse d’une comédienne dont le cœur oscillait entre ce bel officier allemand et Antoinette, cette belle duchesse engagée dans la Résistance et que campe avec finesse Marie-Josée Croze.

Laetitia Casta relève haut la main – sans jouer sur le mimétisme ou la simple copie – le défi de camper Arletty, alors au sommet de sa gloire. Elle souligne : « J’ai aimé la femme et j’ai oublié Arletty. Elle est complexe et fascinante par sa modernité. Elle s’est éprise notamment de Colette ou de cette duchesse engagée dans la Résistance, incarnée par Marie-Josée Croze. A un homme qui un jour l’avait interrogée sur ses amours féminines, elle avait eu cette réponse géniale : « Je ne peux rien vous dire, je suis un gentleman. »215433

De façon troublante, elle fait revive une actrice connue jusqu’à la fin de ses jours par son sens de la répartie et son franc parler. Arlettu qui avait eu cette formule célèbre quand elle fut accusée après la Libération : « Mon cœur est français mais mon cul est international. » Une actrice qui n’a pas été accusé de collaboration – elle avait même utilisé ses « contacts » pour protéger des amis juifs – et qui a refusé de fuir à la Libération en assumant cette passion coupable. Ella déclara alors : « Si je fuis, c’est que j’ai tort. Je n’ai rien fait de mal, j’ai juste aimé. »

Bien sûr, la passion d’Arletty peut encore alimenter aujourd’hui la polémique. Mais, la force du téléfilm, porté par une comédienne épatante, est de montrer une réalité sans la travestir. Et de décrire une France déchirée et des artistes qui continuaient de vivre malgré tout, loin de toute image d’Epinal.  Toute la fin de sa vie, Arletty paya pour cet amour auquel elle est restée fidèle : après la mort de Hans, victime d’une noyade, elle est restée en contact avec sa femme et ses enfants… Mais, il est vrai, son amitié avec des artistes comme Céline ou Robert Le Vigan n’a pas arrangé son image. In fine, cet opus est  le portrait, comme le note Laetitia Casta, d’une « sacrée bonne femme. »

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