LE DERNIER DIAMANT, de Eric Barbier – 1h48
Avec Bérénice Bejo, Ivan Attal, Jean-François Stévenin et Jacques Spiesser
Sortie : mercredi 30 avril 2014
Je vote : 2 sur 5
Simon, un cambrioleur en liberté surveillée, accepte de monter sur le plus gros coup de sa vie: Le vol du « Florentin », un diamant mythique mis en vente aux enchères par ses propriétaires. Pour réussir, il doit approcher Julia, l’experte diamantaire, pour qui la vente constitue un enjeu personnel et familial considérable. Au-delà d’un casse particulièrement osé, Simon va connaître avec Julia un destin qui n’était pas prévu
Et alors ?
Retrouvant Ivan Attal après Le Serpent, en 2007, Eric Barbier lui offre un rôle de gentleman cambrioleur moderne qui, depuis Arsène Lupin, a ajouté quelques beaux outils numériques à sa panoplie pour réussir ses coups. Il s’attaque ainsi à un film de genre familier du 7ème art : le film de vol de bijoux et de casse. Indéniablement, le cinéaste s’est documenté sur l’univers des diamantaires et il a soigné les détails de cette vente aux enchères extraordinaire sous haute surveillance. Il a d’ailleurs mis au parfum Bérénice Bejo qui avoue n’avoir aucune connaissance de cet univers : « Eric s’est beaucoup documenté : il connaît toute l’histoire du diamant que l’on appelle le Florentin dans le film et il m’a d’ailleurs emmenée à une vente aux enchères, celle d’un autre diamant (bien réel celui-ci) : Le Petit Sancy. J’ai pu le tenir dans ma main mais, honnêtement, entre ce bijou précieux et celui en toc de ma fille de 2 ans, je ne fais pas la différence ! »
Dans la tradition des films anglais façon L’or se barre, Eric Barbier a mis quelques bonnes doses d’humour dans son histoire. Ainsi dans la scène d’ouverture où l’on découvre comment Simon a une technique bien particulière et rodée pour s’introduire dans les chambres des grands hôtels et y faire son marché. Et il a su instiller quelques jolies rebondissements. Ainsi quand Simon séduit la belle héritière dans l’urgence pour éviter qu’elle ne découvre comment il est en train de copier la clé du coffre. Yvan Attal souligne : « J’aime beaucoup par exemple le moment où Simon doit révéler son amour à Julia : il l’embrasse non pas parce qu’il est amoureux mais simplement pour l’empêcher de mettre sa mission en péril ! En fait, le film s’attache plus à la crédibilité de l’histoire qu’à une vérité de ses personnages… Même si les deux sont liées. »
Malgré ce travail de documentation soignée, un casting solide et de beaux seconds rôles – de Jean-François Stévenin en vieux cambrioleur sur le retour à Anny Cordy en riche bourgeoise victime des voleurs- le film ne décolle pas vraiment et surtout n’est pas bouleversant d’originalité. Simon échappe par miracle au tir de truands qui ont pourtant fait montre de leur talent d’exécuteurs des basses œuvres quelques minutes auparavant. Quant au déguisement final de Bérénice Bejo, il n’est pas vraiment crédible et tombe un peu à plat. Quant au retournement final, on s’en doute quand même un peu et il ne provoque pas l’effet escompté.
Un film de casse classique, fait avec les moyens, mais qui n’a rien de révolutionnaire et qui aurait gagné en efficacité à être plus resserré. Même si ce mélange de polar et d’histoire d’amour peut séduire son monde et le distraire un brin par ce récit bien documenté.

