POELVOORDE VICTIME DE L’AMOUR

20346094UNE HISTOIRE D’AMOUR, de Hélène Fillières – 1h20

avec Benoît Poelvoorde, Laetitia Casta, Richard Bohringer, Reda Kateb

Sortie : mercredi 9 janvier 2013

Je vote : 2 sur 5

Quezako  ?

Elle a rencontré ce riche monsieur un soir de printemps pour devenir sa maîtresse. Il lui a offert un revolver, elle une combinaison en latex. Il  lui a proposé un million de dollars. Un jour cette insatiable lui rappelle ses promesses…

Et alors ?

20346101Pour son premier passage à la réalisation, Hélène Fillières a choisi la voix du fait divers, en adaptant Sévère de Régis Jauffret, un texte librement inspiré du meurtre du banquier français Edouard Stern par sa maîtresse. « Pour parler de la nature humaine, je trouve que le fait divers est un support idéal. Les faits divers sont par définition des histoires réelles qui ont la particularité d’être souvent extrêmes, hors du contrôle, voire irrationnelles. Or l’irrationnel du comportement d’autrui nous fait prendre conscience à chaque instant de notre vulnérabilité : qu’est ce qui dérape chez l’autre qui chez moi ne dérape pas ou encore ? Le fait divers nous rappelle notre propre folie, donc notre humanité. On essaye de nous faire croire que la normalité existe. On nous pousse à nier nos parts d’ombre, nos dysfonctionnements. Et le fait divers nous fascine parce qu’il dit une certaine vérité sur l’humain, aussi inimaginable soit-elle parfois« , déclare la réalisatrice.

Avec sa casquette de réalisatrice, Hélène Fillières a opté pour une mise en scène élégante en diable avec une caméra qui prenne le temps d’approcher au plus près des personnages, de capter les tressaillements nerveux du visage de Poelvoorde, l’éclat du regard de Laetitita Casta. Deux comédiens qui sont tout à fait dans le tempo et se renvoient la balle tout au long de l’histoire inquiétante.

Pour autant, passé un moment d’étonnement, on s’ennuie assez vite en découvrant un récit qui aurait dû nous mettre mal à l’aise, nous déranger, nous plonger dans le paroxysme d’une folle histoire d’amour. Mettre nu le Banquier au propre et au figuré ne suffit pas à provoquer une réaction. Alors, on reste à la surface d’un bel objet sans pour autant avoir envie de l’acheter… En écoutant d’une oreille distraite la bande musicale ciselée par Etienne Daho. Ultime remarque de la réalisatrice : « Toujours dans l’idée du conte ou du poème, je voulais créer une atmosphère onirique aussi à travers la bande son et que l’on puisse s’y reconnaître comme lorsqu’on fredonne un air familier. Etienne Daho a été une recontre phare de cette aventure. Tout est parti de mon désir d’utiliser une chanson précise de son répertoire : « L’Adorer ». 

Un premier tour de piste qui laisse au final le spectateur sur sa faim, qui regarde se dérouler cette sombre histoire d’un œil qui devient in fine assez distant.

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