Après sa reconnaissance internationale, la cinéaste a pu oser une plus grande audace formelle et on le mesure dans deux autres films de ce coffret : Changement de sort (1988) et surtout Le Syndrome asthénique (1989), cruel portrait d’un monde en perte de sens, symbolique du climat à la fin de l’ère soviétique.
Accompagné de présentation enrichissante, les bonus montrent comment la cinéaste a dû jouer -ou subir -la censure. Ainsi la version connue de Parmi les pierres grises n’est pas celle voulue par Kira Muratova. Il y a pourtant quelque chose de très singulier dans cette description, dans la Pologne du XIXe siècle, d’un ado livré à lui-même après la mort de sa mère et qui va traîner dans une ville et ses abords. Et il va alors rejoindre toute une famille qui vit dans les sous-sols d’une église en ruines, dans une atmosphère surréaliste en diable.
Ce coffret rend justice à une cinéaste qui a appartenu t à la même génération que Tarkovski, Konchalovsky et Iosseliani,et qui subit si longtemps les foudres de la censure. Un cinéma dont la noirceur du propos est toujours tempéré par une vitalité et un humour qui lui est propre.
