Yuri Bykov réalise un thriller efficace et sans fioritures où, dans sa splendide maison de nouveau riche, Rodin organise fêtes et partouzes dans lesquelles la cocaïne est largement fournie. Le film décrit alors sans ambages le comportement tyrannique de cette nomenklatura de l’ère Poutine qui se croit tout permis et peut briser la vie des gens simples.
La mise en scène privilégie la caméra à l’épaule, le montage est nerveux et les dialogues réduits : le cinéaste montre simplement en jugeant sans doute que son histoire se suffit à lui-même. Malgré le rythme du film, l’histoire se répète parfois et il y a une certaine complaisance du cinéaste à s’attarder longuement les scènes de sexe. Par ailleurs, il montre bien visuellement le contraste entre les lieux urbains sinistres et décrépits où vit le peuple et les datchas en forme de maisons d’architectedes nouveaux riches. Et c’est ce qui est sans doute le plus intéressant dans le film.
Après avoir dénoncé les officiers de police corrompus (The Major), les autorités locales (The Fool), le cinéaste russe passe à un niveau supérieur avec le portrait de cet agent du FSB, que l’on sent en contact étroits avec les plus hautes autorités du pays. Une vision courageuse de cette corruption étatisée.
