Graines de violence

Face à cette situation paradoxale – que ce serait-il passé si Hélène avait tiré comme les autres ? – Félix Dufour-Laperrière pose la question du risque ou du choix de la sécurité comme il pose celle de la trahison à des idéaux, même si les conséquences sont bien sûr discutables.

Le choix du film d’animation, avec un univers coloré et doux, alors même que la violence est au cœur du récit, apporte une vraie touche d’originalité à cette réflexion sur la lutte armée comme expression d’une lutte des classes, d’un passage à l’acte, fût-il criminel.

Dans le contexte politique mondial actuel, un tel film ne peut avoir qu’une résonance forte, alors même que les débats idéologiques tournent de plus en plus en rond, ou sanctifient la « doxa » libérale. Derrière un conte politique, tragique aussi, ce film qui se situe à la frontière de l’onirique et du fantastique est un opus qui ne peut que provoquer réflexion et débat. Formellement, le cinéaste utilise avec brio les ressources visuelles de l’univers d’animation pour rendre son histoire encore plus prenante.

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