Cet univers d’écrans de surveillance est d’autant plus oppressant que la mise en scène joue sur une certaine lenteur, dans un univers très réaliste, sans grands effets de manche, sans musique qui vienne surligner la moindre séquence. Même si, quand il contrôle son magasin derrière les écrans de contrôle de son local de sécurité, le mystérieux voyeur fait parfois basculer le récit vers une forme d’onirisme, voire de fantastique. Le tout étant renforcé par le travail du directeur de la photographie qui créé une atmosphère singulière plaçant le spectateur dans une autre position de voyeur.
Si ce thriller social (et politique) peut en dérouter certains par sa manière de laisser en permanence planer le mystère, par sa façon de brouiller les pistes, il s’en dégage une vraie originalité. Et le casting – Lee Kang-sheng en tête – est impeccable.
