Cultivant un certain mystère autour du passé d’Ange – il est révélé par petites touches au fil des rencontres – Tony Gatlif signe un film un peu décousu où, si tout n’est pas d’une limpide clarté, on peut se laisser gagner par cette poésie de la route – la scène de concert final ne manque pas de souffle – et par ce personnage qui semble étranger dans notre monde. C’est l’occasion aussi de découvrir une autre facette du talent de Arthur H qui incarne joliment ce personnage un brin lunaire. Un homme qui parvient à « trouver du son » en jouant simplement avec ses mains dans l’eau d’une rivière où il prend un bain. Un personnage qui « vit » aussi par le regard des autres, notamment des femmes de sa vie ou par ce vieil ami fêtard et porté sur l’ivresse qu’il vient visiter pour solder une dette ancienne et que campe Mathieu Almaric, un homme qui semble revenu de tout.
Un récit intrigant, poétique et qui exprime l’amour de la vie et de la musique. Une musique qui s’exprime aussi par les « sons » de la nature tout au long du périple.
