Jouant sur plusieurs thèmes – de la délinquance à l’abandon, en passant par l’éducation, la famille, le choc des classes, l’amour – Dans la peau met en scène des personnages en forme antihéros qui se battent pour s’en sortir, malgré la violence qui gangrène les relations sociales. Au cœur de l’histoire, il y a enfin l’histoire d’amour, assez subtilement menée, entre le danseur et Marie, la jeune architecte d’origine grecque, jouée avec justesse et sensibilité.
Le cinéaste utilise aussi habilement les décors de la ville de Marseille – trop souvent réduite à la caricature dans les films et autres téléfilms – pour montrer comment la cité phocéenne arrive encore à unir des communautés divisées et dans un contexte politique où la prévarication n’est pas exclue comme le montre l’inauguration du local, et où l’état d’abandon de certains quartiers est bien réel.
Là où Pascal Tessaud a un peu de mal, c’est dans la conclusion de l’histoire avec la longue séquence de « battle », au demeurant très bien filmée. On a le sentiment qu’il est tellement sous le charme de la performance qu’il a eu du mal à la couper, ce qui laisse un peu alors le spectateur sur sa faim après la tension provoquée tout au long du film. Comme s’il nous laissait le choix d’imaginer une suite. Un tel scénario aurait mérité une chute plus inattendue.
