Itinéraire d’un révolté

Pour camper l’homme, le cinéaste a eu la main heureuse en dénichant Alexandre Bouyer qui joue ici son premier grand rôle et campe Fanon avec une grande humanité, une grande capacité d’écoute et un vrai courage. Ainsi quand le médecin s’oppose à la récupération d’un malade, arrêté par des militaires menés par un sergent agressif, campé avec réalisme par Stanislas Mehrar qui semble, au fil de l’histoire, revenu de toutes les violences qu’il a commises. Pour justifier ce choix, le cinéaste se contente de dire : « Enfin un acteur Noir qui ne se mime pas ! ».

Construit de manière classique, ce qui atténue un peu son impact, jusqu’à la découverte de cette leucémie foudroyante qui emporta prématurément Fanon, ce film restitue avec finesse la personnalité de ce révolté. Il est dommage que la musique soit envahissante de bout en bout et finisse par étouffer la force émotive de certaines scènes qui pouvaient largement tenir sur le jeu des acteurs.

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