Figure incontournable du cinéma palestinien contemporain, Rashid Masharawi réussit la gageure de montrer sans surligner : le regard de mépris des soldats israéliens qui bousculent le trio dans le vieux Jérusalem; la séquence drôle, dans un contexte toujours dramatique, où une banale cage à oiseaux est prise pour un piège à bombes; ou encore le contournement des barrages routiers quand l’armée décide de bloquer les voitures sans parler de ses contrôles militaires où il faut subir et se taire, même quand on n’a rien à se reprocher… Le cinéaste souligne : « Ce périple devient une découverte de la beauté qui réside en chaque être humain et dans chaque endroit, une manière d’inventer l’espoir et de forger des protections intérieures contre les désillusions constantes, issues de l’inconnu et de l’irrationnel. »
Derrière l’apparente simplicité du récit, il y a plein de détails qui font mouche et la présence de la cousine, étudiante en journalisme et que regarde avec un regard plein de tendresse son père, apporte un supplément d’âme à l’histoire.
Subtil, ce road movie en dit long sur la situation en Cisjordanie sans pour autant jouer au brûlot politique et polémique. C’est ce qui fait sa force.
