Avec, en toile de fond l’évocation des richesses minières qui font rêver certains, comme le souligne la courte séquences près de la rivière. Le réalisateur souligne : « En ce qui concerne le Montana et le Old West, 1862 est l’année où la ruée vers l’or a commencé dans ces régions. Il s’agit de terres encore vierges, mais quelque chose de plus important est en train d’émerger qui modifie l’idée de pour qui et contre qui vous vous battez. »

Un peu comme dans Le Désert des Tartares, la troupe attend un ennemi qui ne vient pas, tuant le temps en jouant au poker, en fumant des cigares de mauvaise facture et en jouant au baseball. Quand les coups de feu arrivent, la bataille est d’autant plus prenante que l’ennemi semble invisible dans les sous-bois et que le cinéaste a pris le parti de filmer comme un reporter de guerre au plus près de soldats qui courent, se terrent dans un trou par peur d’être touché, ou tirent un brin à l’aveuglette. « Ce qui était important, c’était le manque de visibilité de l’ennemi et la perte de la perception du temps et de l’espace », dit-il.

Film sur des hommes condamnés par la guerre, Les Damnés est un drame original et bien joué et dont la réalisation inventive lui a valu le Prix de la mise en scène dans la sélection Un certain regard, au dernier Festival de Cannes.