Septembre maudit

Avec un casting très solide, 5 septembre décrit bien les enjeux journalistiques, tiraillés entre rentabilité et éthique, à travers les relations d’un jeune producteur ambitieux Geoff et de son patron, le légendaire Roone Arledge qui innova dans bien des domaines des retransmissions sportives. Pour eux, l’urgence c’est de couvrir au maximum cette prise d’otages en mobilisant leurs troupes et en sachant mettre à contribution toutes les énergies, comme le montre, après des débuts un peu tendus et hautains, les relations avec Marianne, l’interprète allemande qui va finalement jouer un rôle-clé dans la retransmission.

Il ne faut pas chercher dans ce film la reconstitution détaillée de la tragédie de Munich, un portrait des victimes comme des assaillants. Sa force repose sur la manière captivante de mettre les caméras au cœur d’une industrie médiatique, de faire ressentir les enjeux, les interrogations des producteurs et journalistes alors qu’il faut faire face à l’urgence. Un opus prenant en diable qui ne peut que susciter notre réflexion alors que notre époque vit sur l’information rapide, les réseaux sociaux qui font aussi circuler, à la vitesse de la lumière, les fake news.

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