À partir de là, il façonne son histoire autour du personnage de Nour, qui semble vivre sa vie comme un fétu de paille au gré du courant, qui semble subir les éléments avec une certaine passivité. Une impression renforcée encore par le fait que cette histoire d’exil est traitée sur la durée et connaît l’avant et l’après du décès de Serge, un flic qui connaît tous les rouages du monde de la nuit.
Si Saïd Hamich sait utiliser le décor de Marseille sans jamais tomber dans la carte postale et le déjà-vu, il y a une certaine invraisemblance dans l’histoire qui petit à petit réduit la portée d’un sujet original sur le papier. De fait, la relation de Nour avec la femme de Serge, qui s’est détruit à petit feu (à cet égard, Grégoire Colin en fait parfois des tonnes), semble étrange. De son côté, Anna Mouglalis a beau promener sa silhouette mystérieuse et sa voix rauque dans l’histoire, on ne parvient pas à vraiment croire à ce couple, même s’il y a des séquences, comme celle de la présentation à la famille algérienne, qui sonne juste.
Il manque au scénario une vraie épine dorsale pour nous rendre l’opus vraiment crédible.
