De fait, Le Jardin zen est aussi un récit qui montre bien comment la femme japonaise doit exister dans une société dominée par les hommes et Yoriko ne faillit pas à la règle, contrainte aussi bien de veiller sur son beau-père aux mains tripoteuses que sur son mari, quand malade, il vient se réfugier dans son ancienne maison. Et la réalisatrice souligne : « En vivant dans ce pays, on supporte inconsciemment des choses simplement parce que l’on est une femme. De nombreuses familles perpétuent encore cette tradition patriarcale selon laquelle les maris partent travailler et les femmes prennent soin du foyer. »
Drame en forme de thriller, ce Jardin zen est aussi une description un peu effrayante de la vie au sein d’une secte, même si celle-ci semble « inoffensive » avec son culte – très rentable – d’une eau-miracle. Hanté par le thème de l’eau et sa symbolique, ce drame familial non dénué d’humour noir est autant un beau portrait d’une femme qui décide de reprendre son destin en main qu’une critique contre la crédulité qui peut envahir le champ social. Une bien étrange histoire.
