En deux films, le cinéaste a ainsi posé sa griffe sur le cinéma mondial. Il récoltera ensuite plusieurs récompenses majeures, dont le point culminant fut, sans nul doute, la Palme d’or de Sailor et Lula, reçu en 1990 au 43e Festival de Cannes. Joué par Nicolas Cage et Laura Dern, c’est un opus hybride qui mêle un road-movie, un polar, une comédie musicale ou encore un film d’aventures.
« Je regarde le monde et je vois l’absurde tout autour de moi. Les gens font constamment des choses étranges, au point que pour la plupart on arrive à ne pas les voir. C’est pourquoi j’aime les cafés et les lieux publics — ce que je veux dire, c’est là qu’ils sont tous », a t-il déclaré dans les années 2 000.
À la télévision aussi, David Lynch a imposé son univers dans la série Twin Peaks, diffusée de 1990 à 1991 sur la chaîne ABC et qui offre un mélange de genres : fantastique, drame, thriller avec, en toile de fond, un crime survenu dans une ville mystérieuse. Vendue dans le monde entier, ladite série connaîtra trois saisons.
Lynch fut sans cesse capable de surprendre là où on ne l’attendait pas. Ainsi en 1999, sur un scénario coécrit par son épouse Mary Sweeney, il signa ainsi Une histoire vraie, étrange récit de la traversée par un vieil homme du territoire américain… en tondeuse à gazon. Passionné de musique, le cinéaste passa souvent à l’acte : il avait participé au côté d’Angelo Badalamenti à la musique originale de Twin Peaks et a signé en 2001, un disque de blues/ industriel, BlueBob, écrit et interprété avec John Neff.
Fidèle à son esprit, sa famille a annoncé sur Facebook sa disparition par ce message qui ne manque pas de mystère : « Il y a un grand trou dans le monde maintenant qu’il n’est plus parmi nous. Mais, comme il le dirait, “Gardez un œil sur le donut et non sur le trou.” » On se dit que Lynch aurait pu glisser la formule dans le dialogue d’un de ses films…
Académie de Versailles – Messagerie
Paris Première lui rend hommage le samedi 18 juin en diffusant, à 21h00, Elephant Man.
