Même si le film a été tourné avant l’attaque de la Russie en Ukraine, Alexandros Avranas montre une famille russe en Suède pour une simple raison : les premiers cas d’enfants victimes du syndrome venaient de l’ex-Union soviétique et de l’ancienne Yougoslavie. Pour autant, le propos est si habilement montré que ce parcours du combattant pourrait s’appliquer à des afghans, des syriens ou des iraniens.
Porté par une interprétation d’une rare justesse – les enfants sont remarquables et l’on ne présente plus la grande actrice russe Chulpan Khamatova (Goodbye, Lenin ! et La Fièvre de Petrov)- ce drame montre de façon presque clinique, la manière dont les réfugiés doivent convaincre l’administration suède même si leur retour au pays présent bien des risques pour eux. Et la froideur des décors renforce le côté oppressant de ce parcours, tout comme les scènes (glaciales) en forme de meilleur des mondes où les parents doivent apprendre à … sourire. Et alors même que le modèle suédois est cité en exemple, il est largement écorné par ce récit.
À la manière de La Belle au bois dormant, jouant en partie sur un registre presque de science-fiction après une ouverture très réaliste, The Quiet Life est un film qui remue, et qui pose des questions justes et fortes sur la gestion des migrants, support à bien des démagogies politiciennes.
