Otages de la religion

Situant son récit au cœur d’une « mafada », ces maisons qui enferment les femmes célibataires ou veuves dans l’attente d’être mariées à un combattant de Daech, ce qui confère un côté théâtral à l’atmosphère du film, Mareike Engelhardt fait ainsi référence aux pouponnières nazies, dont le but était de permettre la survie de la race aryenne, les Lebensborn.

S’inspirant aussi pour le personnage de Madame, de la Marocaine Fatiha Mejjati, une folle endoctrinée qui a dirigé de manière stricte une mafada de l’État islamique en 2015 – une composition parfaire de Lubna Azabal, comme possédée par ses démons mystiques, mais aussi cruelles – Mareike Engelhardt signe un drame prenant de bout en bout, même si l’on aurait aimé en savoir un peu plus sur le passé de Jessica, et montrant la force idéologique de cet islam dit « radical » et qui peut capter à lui une jeunesse paumée.

Dans ce film, qui joue intelligemment sur le hors-champs pour éviter toute esthétisation de la violence, on ne peut que saluer la performance de l’actrice principale, Megan Northam (Miss Chazelles, Robuste et Notre-Dame) dont la maturité de jeu est impressionnante et permet de suivre l’évolution de cette jeune femme rebelle, mais qui n’hésite pas, à passer du côté des bourreaux. Et dont le regard peut passer, d’un moment à l’autre, d’une extrême fragilité à une vraie dureté.

Un film à ne pas manquer !

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