La vie à la baguette

À travers le choc de cultures et de l’éducation, Emmanuel Courcol signe une histoire qui illustre bien le déterminisme social. Alors que la maladie contraint Thibault à mettre sa carrière en pause, il se découvre une vraie famille (n’en dévoilant pas plus dans l’intérêt du spectateur) dans cette ville du Nord où la fraternité n’est pas un vain mot, même quand le chômage plane au-dessus de toutes les têtes.

Au-delà même du sentiment de culpabilité de Thibault, de l’agressivité de Jimmy face à un frère tombé du ciel, cette comédie sociale, sur fond de solidarité ouvrière mise sur la tendresse, le rythme et fait passer « son » message en évitant les pièges du tract ou du mélodrame. Le tout est porté par la musique, toute la musique et, avec une caméra mobile captant la moindre indication de jeu, Emmanuel Courcol nous fait, en prime, vivre au cœur d’un orchestre avec deux comédiens, musiciens amateurs, qui sont d’une grande crédibilité.

Évitant toute moralisation et happy-end inutile, En fanfare est un opus chaleureux et tendre.

Laisser un commentaire