L’autre idée amusante est de permettre à ce tueur paumé d’offrir du travail à un couple qui galère, campé par William Lebghil et Laura Felpin (dont c’est le premier rôle au cinéma). Cécilia Rouaud redonne tout son lustre à la figure du vrai « gentil ». C’est aussi pour la réalisatrice l’occasion de faire la satire du travail dans une sinistre société spécialisée dans l’immobilier. Commentaires de la réalisatrice : « Il ne fait pas bon vivre dans cette entreprise ! Une amie qui travaille dans ce genre de société m’avait raconté la hiérarchie qui y régnait : en haut, les cadres, au milieu, les employés, au niveau zéro, l’accueil et, en dessous, les call centers qui ont vue sur les roues des scooters. »
En utilisant en prime dans toute une partie du film le décor un brin martien du lac de Salagou, faux paradis artificiel en forme de lac créé de toutes pièces dans la région de Montpellier, Cécilia Rouaud place ses protagonistes dans ce cadre presque intemporel, dans une atmosphère de fin du monde.
Même si le film connaît parfois des sautes de rythme, cette comédie déjantée a le mérite de l’originalité. Et William Lebghil a largement mérité son prix d’interprétation au Festival de film de comédie de l’Alpe d’Huez.
