Mystères dans le presbytère…

Utilisant à bon escient la palette des couleurs automnales, qui créent une mélancolie certaine dans les errances champêtres de Jérémie – un effet encore renforcé après la disparition de son ami-rival de jeunesse – Alain Guiraudie crée une atmosphère singulière dans un film qui commence et se termine dans un cimetière, le lieu de toutes les mises à nu.

S’il faut beaucoup de convictions pour croire à l’intrigue policière, le film séduit par des situations assez incroyables, nourris par un humour assez noir finalement. Et la présence de ce curé hors normes qui sait s’arranger avec ses devoirs religieux n’est pas étranger à ce singulier climat. À cet égard, la scène de sa confession est plutôt surréaliste. Même si Alain Garaudie n’aime guère la comparaison, il y a ici un côté ironique dans la description de cette communauté isolée de province que ne renierait pas un Claude Chabrol. On le voit aussi dans sa manière de croquer les gendarmes enquêtant sur la disparition.

¨Pour autant, l’œuvre est singulière et, une fois encore, Catherine Frot sait habiter ce personnage de mère-courage (et un brin aveugle) de manière très personnelle. Une fois encore, elle signe, l’air de rien, une composition audacieuse et dérangeante.

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