Si le film prend parfois un peu de temps à trouver son rythme, si certaines séquences sont parfois peu vraisemblables, il y a un indéniable grain de déraison dans l’univers de Mireille, cette femme fantasque et qui vit dans le souvenir d’un amour déçu, tout en ayant préservé une part en elle d’enfance et de naïveté.
Et le talent de Yolande Moreau réalisatrice, c’est de réunir des personnalités aussi différentes qu’attachantes. William Sheller (dont c’est le premier rôle) campe un inattendu curé qui se travestit à ses moments perdus et joue du Abba dans son église quand Estaban est ce musicien paumé, squattant les abris de jardin. Grégory Gadebois est, une fois de plus, surprenant dans le rôle de cet employé de mairie qui est très discret sur sa sexualité. Y passent aussi les figures amicales et attendues de François Morel et Philippe Duquesne. Et pour camper le rôle du poète dont elle fut, à 18 ans, follement amoureuse, Yolande Moreau a opté pour Sergi López et qui, accent oblige, se voit affublé d’un prénom de circonstances : « André Pieyre DÉ MandiarguÈs, prononcé à l’espagnole. »
Entre rire et larmes, cette comédie dramatique signée Yolande Moreau dégage une forme de charme désuet.
