Captives en liberté

Si Hafsia Herzi creuse un sillon qui est le sien -une jeune femme un peu repliée sur elle-même, qui sourit peu et contient une espèce de violence intérieure car, marquée par les épreuves de la vie- Isabelle Huppert, surprend dans ce personnage de bourgeoise un peu perchée, à la fois généreuse et courageuse et qui va souffrir de l’amitié trahie avec Mina, rattrapée par le passé de son mari.

Si l’histoire peut sur le papier semblait un brin invraisemblable, le rapport bien réel de classe entre les deux femmes, ne donnent aucune séquence très convenue et le trio formée par Mina et ses deux enfants semblent de passage dans cette vaste demeure trop grande et qui semble figée dans un passé de luxe. Une séquence l’atteste avec force quand, un peu comme dans un film de Buñuel, Alma reçoit ses amis qui font partie de haute société des médecins et qui regardent Mina comme le vilain petit canard de service et la prennent de plus pour une bonne.

Ce duo féminin fonctionne d’autant mieux que le casting des seconds rôles est très juste : ainsi les deux maris sont campés par des comédiens de théâtre, Magne-Havard Brekke et Lionel Dray. Pour autant, malgré la qualité du jeu, la mise en scène, un peu trop sage, n’est pas à la hauteur d’un sujet qu’un Buñuel, par exemple, aurait rendu plus provocant et électrique.

Laisser un commentaire