Une comédie sentimentale féministe

Avec La Garçonnière, Billy Wilder signe ainsi une comédie sentimentale fort réussie, portée par des dialogues qui font mouche. Et offre une histoire dont le ton est résolument féministe avant l’heure car, si C.C. Baxter fait montre d’une belle élégance – même si, au départ, son appartement tient lieu de garçonnière – les autres mâles de l’histoire sont des prédateurs qui n’ont qu’une envie : mener une deuxième vie sentimentale sans se préoccuper des états d’âme de leur proie. À cet égard, le personnage de Fran Kubelik est symbolique de la situations car elle est vraiment amoureuse du directeur du personnel pour lequel elle n’est qu’une prise de plus et pour lequel elle est prête à perdre la vie.

Toujours fidèle à Jack Lemmon avec lequel il tourna à trois reprises, Billy Wilder lui offre un personnage dense, capable de passer d’une vraie pitrerie (dans la scène de la raquette-passoire par exemple) à des moments plus dramatiques, y compris quand il fait le pied de grue en plein hiver attendant que son appartement se libère. Quant à Shirley MacLaine, elle campe avec tendresse et charme cette jeune femme déboussolée par les mensonges de son amant. C e rôle lui permit de remporter, à la Mostra de Venise 1960, la coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine.

Si la deuxième partie de La Garçonnière perd un peu de rythme, si la musique est parfois un peu envahissante, le film conserve un côté tonique et une vraie originalité dans la manière de filmer les désarrois sentimentaux.

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